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Histoire du maquillage : l’art de se farder sous Marie-Antoinette

Histoire du maquillage : l'art de se farder sous Marie-Antoinette
Histoire du maquillage : l’art de se farder sous Marie-Antoinette Tous droits réservés, Michèle LALLEE-LENDERS

Histoire du maquillage : l’art de se farder sous Marie-Antoinette

 La cour de Versailles a ses codes multiples et innombrables, ceux relatifs aux fards revêtent une importance capitale, dans la vie des courtisans.

Le blanc et le rouge sont les couleurs dominantes, les plus grands noms de la noblesse ressemblent à des poupées fardées, en effet, au XVIIIe s, la femme admise à Versailles, se doit d’avoir le teint livide, obtenu par le blanc de céruse (ou oxyde de plomb). Il sert à lisser la peau, souvent très abimée par la petite vérole, et marque surtout le rang auquel elle appartient.

Les lèvres sont peintes en rouge vermillon et les pommettes rehaussées, parfois, d’un voile rosé, le plus souvent, d’un rouge franc.Viennent ensuite, les mouches, ces morceaux de tissu en toile, de différentes formes, posées un peu partout sur le visage et le corps. Selon l’endroit, elles indiquent l’humeur du moment, ainsi, la jeune femme passionnée la met au coin de l’œil, la coquette, au bord de la lèvre, la majestueuse sur le front, la galante sur la joue, la provocante à la naissance des seins, l’enjouée sur le pli du sourire, la discrète sous la lèvre inférieure et la receleuse sur un bouton.Les hommes se « maquillent » de la même façon, car sans tous ces artifices, point de salut!

Marie-Antoinette intervient…

Malheureusement, certains de ces produits, indépendamment de leur prix élevé, sont extrêmement nocifs puisque à base de plomb ou d’arsenic.

Malgré cela, des femmes n’hésitent pas à manger des tablettes d’arsenic qui les anémient et leur donnent la pâleur tant recherchée. Une folie qui en fera mourir plus d’une mais que ne ferait-on pas pour paraître à la cour?

Marie-Antoinette est au courant de ces débordements et décide d’y mettre fin. Elle se nettoie la peau au vinaigre ou avec de l’eau cosmétique de pigeon, se tonifie avec l’eau des charmes, extraite des larmes de vigne du mois de mai et blanchit son teint à l’eau d’ange. Elle se fait également des masques de beauté à la moelle de bœuf et utilise des crèmes pour la peau à base d’œufs, d’intestin de pigeon, de végétaux et d’eau de pluie.

Fini le teint blafard, elle apporte une nouvelle jeunesse à l’art d’être belle, elle change les critères de beauté et stupéfie la vieille garde de la noblesse française par ce qui est considéré comme une excentricité ahurissante.

Des recettes pour le moins surprenantes…

Le contenu des potions est bien curieux. Voici deux exemples.

  • L’eau cosmétique de pigeon

Elle se compose des ingrédients suivants: deux pigeons, du pain blanc, des noyaux de pêches, quelques semences, des blancs d’œufs, du jus de citron, tout cela macêre dans du lait de chèvre avec de l’eau distillée, dans lesquels sont ajoutés du camphre, du boras (extrait de palme), du sucre candi et de l’alun brûlé. Cette mixture est ensuite exposée au soleil pendant trois jours, puis conservée à la cave pendant environ quinze jours. Après avoir filtré le liquide, il est prêt à être utilisé.

  • L’eau d’ange

Dans la composition de cette recette, on trouve des senteurs telles que le benjoin (résine), le santal, le citrin (colorant), l’iris, le citron, la noix de muscade, la cannelle, le bois de rose, l’eau de myrte, le musc et la civette (extrait de la glande odoriférante de l’animal du même nom).

Le précurseur de ces excès se nomme Jean-Louis Fargeon. Bien qu’il dénonce, dans ses écrits, l’exagération des femmes en matière de beauté et les dangers qu’elles courent, il sait aussi que son commerce est florissant, car la gente féminine est tout, sauf raisonnable. Il s’appuie, donc, sur ces faits bien réels pour proposer de plus en plus de produits susceptibles de plaire, au détriment d’une certaine sécurité.

Qui est Jean-Louis Fargeon? Il appartient à la corporation dite des parfumeurs gantiers, mais il va étendre ses compétences.

Il s’intéresse, d’abord, à la création des fards, puis devient le parfumeur attitré de la reine (après avoir été celui de la Du Barry). Il la conseille dans ses choix, en particulier sur l’utilisation mesurée du céruse qui est en très net recul, dans la seconde partie du XVIIIe s.

Elle lui laissera des sommes impressionnantes pour ses parfums et autres « produits de beauté », on parle de 200.000 livres pour la seule année 1778.

Que ce soit au XVIIIe s ou maintenant, on s’aperçoit que rien n’a changé… Le ridicule ne tue pas et le siècle des lumières en a été une preuve flagrante…

& n’oubliez pas…Enjoy !

 

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