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Une nuit chez les Masaïs…une expérience !

Une nuit chez les Masaïs...une expérience ! Village Masaï John Storr Domaine Public
Une nuit chez les Masaïs…une expérience ! Village Masaï
John Storr
Domaine Public

Une nuit chez les Masaïs…une expérience !

Il y a une vingtaine d’années, navigante à Air-France, j’avais l’occasion de visiter  des endroits inhabituels, de rencontrer des gens surprenants et de m’épanouir dans le vaste monde.

Pendant un voyage en Afrique, il m’est arrivé de vivre un moment d’exception que je veux transcrire ici

Lors d’un vol sur Nairobi, capitale du Kenya, un temps de repos prévu sur place permet à l’équipage de visiter les environs. L’idée s’impose très vite d’aller voir une tribu dite pacifique dans son réel contexte, c’est à dire, au milieu de nulle part, dans la savane. Nous sommes quatre à vouloir tenter la grande équipée, deux filles, deux garçons et je suis la seule blonde (ceci a son importance). Bizarrement, il ne nous vient pas  un seul instant à l’esprit que la plus élémentaire des prudences préconise de dire où nous allons et pendant combien de temps, il est vrai que nous n’en avons pas la moindre idée, car l’aventure, c’est l’aventure.

Les fameux Masaïs

Après 6 heures de voiture sous un soleil de plomb et sur un réseau routier chaotique et très dangereux (car les habitants ne connaissent pas le code de la route, semble-t-il !), nous atteignons le Masaï Mara, une réserve bien connue des aficionados de safari, son nom est dérivé de la tribu qui réside sur son sol, les Masaïs et de la rivière qui y coule, Mara. Les animaux foisonnent sur cette terre de 1510 km2 et cohabitent avec les habitants des lieux.

L’arrivée au village

En ce qui nous concerne, nous comprenons rapidement qu’il faut rester sur la piste pour plus de sécurité.    Sur le chemin, d’innombrables babouins curieux sortent des broussailles. Tout est sec avec une rare végétation et quelques arbres rabougris, nous ne rencontrons aucune voiture. Au bout de deux bonnes heures, l’un de nous avise sur le côté un endroit bizarre, une espèce de grande place autour de laquelle se tiennent quelques huttes grossières, le tout entouré de buissons épineux, empilés les uns sur les autres avec juste une petite ouverture. Notre curiosité n’a d’égale que la découverte de quelque chose que nous supputons déjà comme étonnant. Avec une inconscience totale, nous descendons de la voiture et entrons jusqu’au milieu de cette place, dans un endroit qui nous semble abandonné.

La rencontre

Et là, soudain, mon regard se porte vers la droite et je vois un peu plus loin, une quinzaine de Masaï, debout en cercle, une longue lance à la main, peut-être entrain de faire quelque danse rituelle. Le choc…car au même moment, ils nous aperçoivent, ils s’arrêtent quelques secondes puis viennent en courant vers nous. Il est trop tard pour reculer et malgré un réel stress, je me souviens comme si c’était hier de leur élégance, de leur beauté . Ils sont grands, minces avec des traits fins, ils portent des vêtements de couleur rouge, très flashy dit-on aujourd’hui et des bijoux en perles colorées autour du cou, des bras et des oreilles. Leur attitude montre un réel ébahissement de nous voir, mais ils paraissent pacifiques.

Pourquoi moi ?

Très vite et bien malgré moi, je deviens le centre de leur intérêt. Deux d’entre eux s’approchent, posent un doigt sur ma chevelure et semblent surpris au plus haut point. Il est évident qu’ils n’ont jamais rencontré une femme avec des cheveux jaunes !. Ils rient entre eux et touchent ma tête à tour de rôle. Ils parlent le dialecte « maa » (commun à différents groupes de L’Afrique de l’Est), mais pas un mot d’anglais. Pourtant, par gestes, nous arrivons à nous comprendre. Ils demandent avec des signes si nous sommes les femmes des deux hommes présents. Leur manière de procéder est drôle, ils nous relient homme et femme en tendant un doigt vers l’un et vers l’autre, puis avec une mimique pour le moins amusante, ils simulent un bruit de baiser. Bien entendu, nous demandons à nos compagnons de bien vouloir acquiescer fermement !! Ce qu’ils font… ouf !

L’invitation

Le chef, ou du moins celui que nous prenons comme tel, nous montre sa hutte faite de terre et de bouse de vache, curieusement cet amalgame ne dégage aucune odeur. A l’intérieur, une femme au crâne rasé sourit gentiment .(nous remarquerons par la suite qu’aucune d’entre-elles n’a de cheveux, une coutume parmi d’autres). Au passage, nous admirons leurs bijoux rutilants, ils ont le sens des couleurs, les tons choisis s’harmonisent et les motifs recherchés donnent un ensemble superbe. Nous pensons à repartir lorsqu’ ils nous font signe de venir voir comment ils font du feu, on connait la procédure, ils tiennent un bâton de bois qu’ils font tourner rapidement entre les deux mains sur un lit de brindilles sèches. Le feu prend en un rien de temps. Je me sens presque revenue à l’aube de l’humanité.                                                                                                                                                                   Le jour baisse rapidement comme toujours en Afrique, alors quelque chose d’extraordinaire se passe, ces hommes si loin de notre univers de petits blancs aseptisés, nous font comprendre que nous sommes les bienvenus pour passer la nuit dans une des huttes. Le plus intrépide de la bande des quatre que nous sommes, acquiesce avec force sourires.

Lorsqu’il est l’heure de manger, notre collation (!) est sommaire malgré leur désir de nous faire partager leur repas, nous nous contentons de lait de chèvre caillé et d’un peu de miel.

Sous la nuit étoilée

Puis assis autour du feu, les Masaïs (hommes, femmes et enfants) chantent et la magie de l’Afrique entre en scène… nous n’oublierons jamais ces voix magnifiques qui s’élèvent dans la chaleur des ténèbres, un moment féérique où le temps reste en suspend pour l’émerveillement de ceux qui écoutent. Jusque tard dans la nuit , nous restons sous le charme, comment peut-il en être autrement ?

Nous n’avons pas beaucoup dormi, sans doute un peu craintifs dans ce monde si peu familier, je me rappelle du sol en terre battue, du feulement d’un lion au loin, de pas furtifs autour de notre hutte, des pleurs d’un petit enfant et de cris de quelques babouins excités, aussi avant le lever du jour, nous sommes assis dehors pour voir l’éveil de l’astre solaire. Un autre moment précieux… mais il est temps de prendre congé, les hommes nous accompagnent jusqu’à la voiture, les femmes et les enfants restent dans les huttes. Toutefois une magnifique petite fille aux yeux de biche et à la peau de soie court derrière nous et s’approche de moi, elle me donne en souriant un bracelet, probablement fait par elle.

Quelle jolie façon de dire au revoir…

Pour en savoir plus sur cette ethnie, lire, sur ce blog, l’article « Rencontrer les Masaïs au Kenya et enTanzanie » https://www.autantenemportelapresse.fr/rencontrer-les-masais-au-kenya-et-en-tanzanie/

 

 

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